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mardi, 27 décembre 2016

Gilbert Bécaud "C'est différent la nuit"

Gilbert Bécaud "La ballade des baladins"

Radio Elvis, en Live - C à vous - 30/03/2016

Gilbert Bécaud "Nathalie"

L'album du jour : Radio Elvis, Les conquêtes

Jean-Claude Barens : Ne lâchons rien. Et même mieux, osons !

J’ai en mémoire un document de l’INA où le grand Jacques déploie sa longue carcasse dégingandée sur la scène dans un Olympia enfiévré. Ses immenses bras moulinent au rythme d’une musique lancinante : Au suivant, au suivant… chante-t- il, reprenant les vociférations d’un adjudant qui régule le trafic d’un bordel ambulant. Le mouvement de ses deux mains balayant l’espace de droite à gauche, je l’ai tout de suite associé à l’image d’une succession de personnes que l’on écarte. Brutalement. Sans préalable. Sans le moindre regard sur un passé proche. Et d’un revers de main : allez hop !du balai, circulez, y a plus rien à voir ! Au suivant, au suivant … Avant-hier, c’était Alors Chante à Montauban qui disparaissait sous les coups de boutoirs d’une élue vengeresse, aux pieds caressés par quelques vaguelettes bleu marine. Hier, c’était Philippe Meyer qui était prié de ne pas venir chanter la prochaine fois. Aujourd’hui c’est le Centre de la chanson que l’on veut abandonner lâchement après 28 années d’activités et un projet en cours, nécessaire et pertinent.

Sachez bien que l’entreprise de destruction a débuté il y a fort longtemps. Mais tout cela n’a jamais totalement été reconnu, car sur l’océan des paroles seule flotte la langue de bois. En 1983, le ministère de la culture supprimait la ligne budgétaire ‘ chanson, variété, pour la remplacer par la ligne rock-variétés . Le mot chanson disparaissait ainsi du vocable des disciplines que l’on pouvait aider.

C’est vrai que chanter en français, à une époque, pouvait apparaître comme une maladie honteuse. Pour les artistes certes, mais aussi pour ceux qui avaient envie de défendre ces auteurs qui se faisaient un sang d’encre et qui suaient la syntaxe. Avec en prime, pointé du doigt par les faiseurs d’opinions, un lourd soupçon de nationalisme.

Le soutien de l’état à la chanson et à ses réseaux de diffusion a toujours été faible. Il est alors devenu inexistant. La chanson est une voyageuse au long souffle qui se métisse de toutes les influences et accents. Mais la chanson demeure mal aimée et mal connue des milieux culturels. Cette vieille dame poudrée a couru les rues, trainé sur les ponts, accompagné les soulèvements.  L’art de fixer l’air du temps comme la définit Stéphane Hirschi, est aussi un formidable véhicule pour la littérature et la poésie. Prévert, Aragon, Apollinaire, Maïakovski, Mallet-Joris …ont pu ainsi glisser leurs vers à l’oreille d’un auditoire renouvelé… Pourtant la chanson est souvent ringardisée, affublée de qualificatifs parfois moqueurs et déposée dans le panier des « variétés » quand la sphère commerciale a décidé de s’en emparer pour en tirer profits Et c’est là que j’oserais presque vous parler de chanson d’art et d’essai, en imaginant l’existence de lieux estampillés et soutenus, comme l’on peut en trouver pour le cinéma. Cela fait bien une douzaine d’années que cette idée me trotte dans la tête.

Mais aujourd’hui il faut agir vite tant l’inquiétude est pesante. Les crédits destinés à la transmission des savoirs fondent, l’action culturelle est fragilisée, les valeurs artistiques et intellectuelles vitales, souvent sacrifiées sur l’autel de la mondialisation. Comment prendre le temps de cheminer tout en mesurant l’urgence, de trouver les espaces pour faire ouvrir les yeux. L’économique vise le court terme et se soucie peu des carrières d’artistes au point d’affirmer qu’il n’y a rien de nouveau. L’adulte est avant tout un être qui n’a pas le temps, un collabo du monde réel et les chiffres ont éjecté les mots dans la marge. Radio et télévision sont des vecteurs redoutablement efficaces du marketing qui court- circuitent tout ce qui pense – car penser veut dire penser par soi-même, ce qui est à l’opposé de tout consumérisme. Présentement, c’est bien Internet qui fusionne tous les médias.

« La radio n’utilise pas de chanson dans ses émissions mais de la variété. La chanson est intelligente, drôle, émouvante ou colérique. Ça ferait des morceaux trop gros pour la bande passante et ça esquinterait les compresseurs … Les auteurs de chansons qui espèrent faire connaître leur travail par les radios sont donc contraints au formatage de leur travail en variété ou au ridicule d’un anonymat non consenti. » Voilà ce que nous dit Sarclo, et je l’applaudis des deux mains !

La langue et les mots constituent un véritable patrimoine qu’il convient de ne pas assécher, qu’il faut nourrir en permanence, sans le ramener sans cesse à la matérialité économique. Cette chanson dont nous parlons n’a aucune valeur marchande au sens d’une large diffusion. C’est de l’artisanat face à la production industrielle. Pendant longtemps, des associations, des petits lieux, des passionnés, ont permis l’existence d’un réseau fragile, mais militant. Force est de constater qu’il s’épuise. C’est la construction d’un autre cadre qu’il faut inventer.

Comment ne pas regarder avec ironie toutes ces grosses structures d’accueil du spectacle vivant, venir subventionner de grosses productions, et précipiter ainsi la disparition des artistes qui essaient de survivre en dehors des circuits commerciaux.

Alors, n’en déplaise aux faiseurs de rois, sondeurs et autres proctologues de l’opinion, il existe bien une place pour un nouvel essor de la parole, pour que se déplient les mots, pour que se déploie une chanson vivante, en ouvrant des espaces d’expression de proximité. Des moments de rencontres où se construisent la mixité et la citoyenneté, en réactivant le sens critique.

Même si elles sont une véritable respiration dans un contexte difficile, on ne peut pas se contenter de la multiplication de formules du type « chez l’habitant ». Il ne faut surtout pas délaisser l’espace public. Chacun, suffisamment passionné et motivé, peut devenir un organisateur potentiel dans le Foyer rural de son village, une petite salle de son quartier, un lieu patrimonial singulier ou une cour silencieuse et ombragée. Il peut être l’interlocuteur des élus locaux, le lien vivant. C’est du terrain que doivent remonter les envies. Je vous garantis que c’est possible. Quand j’ai créé il y a 20 ans Chantons sous les pins dans les Landes (bâti sur le modèle d’utilisation de lieux ruraux non répertoriés par le circuit culturel) il me semblait que la création d’un Chantons quelque chose …dans chaque département, serait un formidable ballon d’oxygène pour la chanson. L’entreprise était colossale et après de belles expériences dans trois autres départements, il me manqua le temps nécessaire, une équipe, et une structure pour porter le projet. Je pense qu’il existe la même nécessité aujourd’hui, mais avec des financements qui ne sont plus les mêmes. Il faut resserrer la proposition, l’adapter aux moyens. Le mot festival, utilisé à tout-va, devient parfois incongru. Préférons-lui Rencontres ou autres noms plus conviviaux. Faisons qu’il puisse exister des lieux d’écoute où le texte révèle tout son sens aux sens. Ou vibrations et émotions, se partagent à portée de regards.

Résistons en déployant convictions et solidarité, au moment où l’industrie du divertissement s’installe plus lourdement que jamais. Soyons vifs, virevoltants, inventifs car les mastodontes ont toujours du mal à se mouvoir. Persuadons-nous que le formatage des goûts du public et l’homogénéisation des modes de comportement n’est pas inéluctable. Toute cette énergie déployée dans la résistance, nous devons la mettre au service de ces artistes qui continuent à nous enchanter contre vents et marées, parfois au bord du naufrage.

Il est l’heure de remuer ciel et terre pour sauver le Centre de la Chanson et le Limonaire, car c’est bien dans cet état d’esprit qu’ils agissent au quotidien. Leur disparition serait un coup supplémentaire porté aux artistes et à tous ceux qui se battent pour la diversité culturelle.

Jean-Claude Barens

Activiste de la chanson vivante

L'actualité de la chanson du 16 au 22 décembre

En vidéo jusqu'à début janvier avec Gilbert Bécaud, Feu! Chatterton et Radio Elvis

L'album de la semaine - La Maison Tellier, Avalanche

Le clip de la semaine : Renaud - Les mots

A LA UNE : GIBERT BECAUD

Culturebox - Gilbert Bécaud : un coffret et un documentaire pour les 15 ans de sa disparition

"Monsieur 100 000 volts" nous a quittés il y a 15 ans jour pour jour. A cette occasion, sa fille Emily a fait réaliser un coffret de 20 CD intitulé "Gilbert Bécaud : Anthologie 1953-2002". Elle brosse également son portrait dans un documentaire, "Bécaud, mon père" réalisé par Marie-France Brière et diffusé le 27 décembre sur France 3.

Nos Enchanteurs - Rendez son cinquième B à Gilbert Bécaud

Ça fait quinze ans déjà que Gilbert Bécaud nous a quittés, et on ne voit toujours pas la fin de son purgatoire. Pourtant il ne le mérite pas, lui qui s’est confié à Dieu (Je t’appartiens, repris par Elvis Presley, Bob Dylan, Nina Simone avec Let it be me), qui a chanté le gospel en s’élevant contre le racisme, prenant partie pour l’Indien, l’étranger, qui a aimé, qui a cultivé sa terre promise…

FISHBACH

Rolling Stone - Fishbach, la nouvelle Jeanne Mas

Fishbach a été révélée il y a environ un an. Depuis, la chanteuse s’impose comme l’une des révélations de l’année
Fishbach, c’est la chanteuse qui monte, à la voix magnifique et à l’aura inoubliable. Avec « A ta merci », la chanteuse française sort un nouveau single en forme de ballade magique. Révélée avec l’excellent « Mortel », Fishbach s’est construit une véritable renommée autour de sa voix si originale. Originaire des Ardennes, la jeune femme est désormais l’un des plus beaux espoirs de la chanson française et devrait sortir en 2017 l’un des plus beaux albums du début de l’année.

Télérama - Fishbach secoue les Trans Musicales

Après Gaëtan Roussel, Stromae ou Jeanne Added, c'est à Fishbach que les Trans Musicales de Rennes ont confié leur création annuelle. Vitrine inespérée pour cette jeune femme de 25 ans à l'univers ténébreux, qui n'a pas encore sorti d'album, mais qui était déjà le « pari chanson » de Télérama à la rentrée dernière... La première du spectacle avait lieu hier soir. Pari gagné ?

Les Inrocks - Avec le sublime “A ta merci”, Fishbach s’impose un peu plus comme la relève de la chanson française

Une ballade dramatique de toute beauté qui annonce l’un des albums français les plus importants du début d’année prochaine.

VASCA

Nos Enchanteurs - Jean Vasca, 1940-2016

Il est mort la nuit dernière, en dormant… Depuis l’annonce des prochaines festivités de Barjac m’en chante, nous étions nombreux à l’attendre, dans ce que l’on savait être son ultime rendez-vous, lui le local de l’étape qui n’avait pas remis les pieds à ce festival, depuis… depuis longtemps. Il en fut pourtant le créateur et s’apprêtait, pour deux séances, à y revenir, discrètement, comme un cadeau, après avoir fait ses adieux discographiques il y a quelques mois, avec Saluts !.

Midi Libre - Rivières : l'intégrale de l'œuvre de Jean Vasca est sortie

Jean Vasca, l'un des derniers grands poètes de notre époque, vient de sortir un ouvrage complet de son œuvre : poèmes et chansons. Plus de 250 poèmes et près de 400 chansons sont publiés dans ce livre de 640 pages, tout en élégance, intitulé "La concordance des chants, poèmes et chansons 1964-2014."

VERONIQUE PESTEL

Claude Févre - Véronique Pestel, « une histoire de nous »

Commençons par la pochette de l’album que nous avons là dans les mains quelques jours seulement après le concert qui nous a laissé à l’âme une grâce et une  beauté rarement atteintes à ce degré.

On découvre sur un fond de ciel tourmenté le visage penché, yeux clos, de Véronique Pestel, reconnaissable entre toutes à son ample  chevelure auburn qui lui fait une gracieuse et folle toison de femme libre. Le vent y joue sa partition. Véronique sourit. Paisible. On trouve le texte qui pourrait accompagner l’image figée dans ces mots : « Je vis comme un vent coulis/ Balayeur de suie/ Baladeur de cendres (Vents divers)

 Sur la quatrième de couverture des mots déclinés devant les titres des chansons nous délivrent ce texte : Tout est illusion / mais la nature / donne/ crée/ tue. / Je est une illusion / mais l’autre / m’accompagne / m’apprend / me transforme. / Dans  le noir/ un éclair / me réveille.

PATRICIA KAAS

Baptiste Vignol - Carrière cassée

Quinze ans qu'elle n'avait pas enregistré de chansons originales! Et pourtant, malgré le temps qui passe, et les modes qui vont avec, son retour cet automne demeurait un événement. C'est dire si Patricia Kaas est une chanteuse populaire, peut-être la dernière en France de cet acabit. Si les deux premiers extraits entendus sur les ondes (Le jour et l'heure, Madame tout le monde) n'emportèrent pas les foules, la voix, elle, était là, royale, épaisse et saisissable. Assez pour espérer un disque de jolie facture. Treize morceaux le composent, mais la faiblesse des mélodies en font un album pour rien.

ROSE

Hexagone - Rose, Vivre pour écrire

Rose, c’est une artiste authentique avec une écriture fine et aiguisée dont la sincérité de l’interprétation donne encore plus de sens. Elle n’a pas de filtre, elle livre ses mots et ses émotions dans chacune de ces chansons. De La liste à la sortie Pink Lady, il s’est passé presque dix ans. Avec le temps, Rose a ajouté de plus en plus couleurs et de profondeur à sa palette. Son univers devient progressivement plus rock. En pleine préparation de son cinquième album, elle revient sur son parcours, nous présente sa vision du milieu actuel de la chanson et nous parle de ses projets.

MANUEL ETIENNE

Nos Enchanteurs - Manuel Etienne, hors de la ville froide

Ni pluies ni riens fait partie de ces albums qui vous séduisent à la première écoute et que chaque nouveau passage révèlera un peu plus, cependant, tant on y découvrira de subtilités musicales, de sens caché. Je n’aime pas le terme pop pour caractériser un album, en général il sert de cache-misère pour parler d’albums faciles, sucrés, répondant aux goûts du temps et manquant d’inspiration. Pourtant, c’est ce terme qui qualifia les Beatles ou Pink Floyd et, en ce sens, ceci est un album de musique pop-rock, mais d’une tonalité assez sombre, ascendance punk. Même si, furtivement, on peut penser justement à Pink Floyd, aux Pixies, à Bashung, Jean-Louis Aubert ou même à Fauve (je n’y peux rien, le cerveau est conçu pour reconnaître ses références passées), c’est un album de son temps avant tout, personnel et extrêmement précieux dans le bon sens du terme.

ROBERT NYEL

Baptiste Vignol - Méconnu mais capital

C'est un très grand auteur qui s'en va. Robert Nyel est mort samedi dans le sud de la France, près de la Méditerranée qu'il aimait tant peindre. Il avait 86 ans. De 1959 à 1970, avec sa complice, la compositrice Gaby Verlor, il signa les paroles de quelques purs chefs-d'œuvre interprétés par Bourvil (Ma p'tite chanson, C'était bien ou Mon frère d'Angleterre superbement reprise par Jean-Louis Murat dans les années 90) et Juliette Gréco (Marions-lesDéshabillez-moi). Il fut également chanteur lui-même, connaissant le succès avec Magali en 1962. Puis à l'instar de son ami Jacques Brel, il s'était, à l'âge de 40 ans, retiré du show-biz, ne supportant plus l'hypocrisie d'un métier où il fallait trop souvent, disait-il, serrer la main de gens qu'on n'a pas toujours envie de saluer.

LEO MARJANE

Culturebox - Léo Marjane, doyenne de la chanson française, s'éteint à 104 ans

Léo Marjane, vedette des années 40 et doyenne de la chanson française, est morte dimanche d'une crise cardiaque à 104 ans, a annoncé lundi son fils, Philippe de Ladoucette. Léo Marjane, née Thérèse Gendebien, a enregistré plus de 180 chansons entre 1932 et le milieu des années 50.

Il est des voix qui vous envoûtent et dont il est difficile de se détacher. Léo Marjane était de celles-là. Lorsqu’elle enregistra des adaptations de succès américains à la fin des années 1930 accompagnée par Wal-Berg, l’arrangeur le plus swing du moment, ce fut une petite révolution dans le monde de la chanson française (La chapelle au clair de Lune). Elle avait 25 ans et une belle carrière devant elle : disques, radio, cinéma, music-hall, cabaret… 
 
RENAUD
 
 
C'était une chouette émission sur M6, de celles qu'on ne voit pas passer. Ça devient rare. Filmés sagement, à l'ancienne, Renaud et ses très proches (délicieuse Dominique qu'on n'avait jamais vue s'exprimer autant, et avec quelle clarté; fraternels Pierre Tarde et Bloodi qui accompagnent l'artiste au quotidien; attentif et attentionné David Séchan, le jumeau du chanteur) répondent à une voix off (celle du journaliste Didier Varrod), complice et chaleureuse. Et Renaud de parler, sans jamais s'étaler, guidé par ses maîtres: «"On ne pose pas de question à quelqu'un qui est ému", disait René Char. Et je suis ému.» Voilà qui cadre l'ambiance.
 

lundi, 26 décembre 2016

Radio Elvis Voyage Voyage

Le clip de la semaine : Renaud - Les mots

Télérama 2016 : Palermo Hollywood de Benjamin Biolay

Valérie Lehoux : Benjamin Biolay revient avec "Palermo Hollywood", album ample et sensuel. Immergé dans le tourbillon de Buenos Aires, il se libère des carcans de la chanson française.

L'album de la semaine - La Maison Tellier, Avalanche