Les artistes de la semaine : Suissa, Andréel, Des Astres, Lucien Chéenne
Le clip de la semaine : Suissa - Tout sera beau
ANDREEL
Télérama - Andréel, L'étrangère
Il aura fallu ce sixième (!) album pour que le discret, mais non moins prolifique, Andréel retienne notre attention. Par son discours : un homme qui fait des chansons féministes, c’est suffisamment rare pour qu’on le remarque ; par l’harmonie de ses compositions et de ses arrangements, très imprégnés de MPB — musique populaire brésilienne — sur laquelle il navigue d’une voix ouatée, approximative mais charmante, rappelant celles de Moustaki ou de Pierre Barouh.
SUISSA
Nos Enchanteurs - Suissa : quand viendra demain
Par une ile chère à son cœur, La Réunion, il chante pour cette plus grande ile encore qu’est la Terre, « qui est notre mère, notre oxygène, notre frigo, notre base ». Ce Lyonnais n’a pas particulièrement la neutralité que supposerait son nom. Il chante depuis bien trois albums, faisant élégant et efficace pont « entre la chanson française et les grooves d’Afrique et de l’Océan indien ».
LUCIEN CHEENNE
Nos Enchanteurs - Lucien Chéenne, cœur tendre et tête de bois
On ne couvrira pas Lucien Chéenne de goudron et de plumes tel qu’il apparaît sur la pochette de son album. Parce qu’une écoute même distraite de ce premier album ( après une pré-chauffe en 2011 et deux EP en 2013 et 2015, tous épuisés) vous met immédiatement en forme, vous contraint à faire sonner les éperons, et ce même si vous ne répondez pas oui à la question « Est-ce que tu aimes, dans les westerns… ? »
DES ASTRES
Nos Enchanteurs - Des Astres : pas tant que ça, loin s’en faut !
Au vu du pseudonyme de cet artiste, au moment de chroniquer son album, on cherche vite dans le Larousse les antonymes. Qui, même excessifs, valent bien mieux : donc, la rousse me suggère aubaine, bénédiction, bonheur, fortune et réussite. Réussite, c’est sûr. Bonheur aussi à l’écoute de ce CD de onze titres, plus un autre en « edit club » et un treizième en « unplugged » comme on dit dans le métier, alors que c’est si facile de dire respectivement « version boîte/danse » et « acoustique ».
FERRAT
L'Humanité - La flamme Ferrat, avec grâce et fulgurance
C’est un joli nom camarade – L’empreinte Ferrat illustre l’acuité de la plume et l’engagement visionnaire du poète disparu. Entretien avec Thomas Pitiot, initiateur de ce CD collectif.
Quel tendre et fort hommage rend à Jean Ferrat le CD C’est un joli nom camarade – L’empreinte Ferrat ! À la suite du succès du spectacle créé en 2014 au festival Aubercail, l’essentiel artiste Thomas Pitiot a initié cet album de reprises et réuni un collectif d’artistes, dont 14 interprètes (voir notre encadré), issus d’horizons divers, chanson, hip-hop, chant lyrique, etc. Un rock ouvert, chaleureux, embrasse ici une biguine et là le sensuel ondoiement d’une mélodie. Accordéon vagabond, palpitation urbaine, guitares fougueuses ou pop apaisée… La modernité musicale illustre l’universalité du répertoire. L’interprétation, les arrangements, tout met en lumière l’acuité éminemment actuelle de la poésie et de l’engagement de l’humble géant disparu en 2010. Merci, camarades artistes, d’attiser la flamme Ferrat, avec grâce et fulgurance.
Claude Févre - L’empreinte Ferrat, Voix en mosaïque
.... C’est donc cet album de reprises qui ouvre pour nous l’année 2019. Étrange coïncidence. Il est sorti le 16 novembre dernier, à la veille exactement d’un mouvement social qui, au fil des semaines, devait prendre de l’ampleur et mettre à mal le pouvoir en place, singulièrement pris au dépourvu… A ce jour le calme n’est toujours pas revenu… Or, certains textes choisis, chansons de lutte, de combat – sans concession, sans compromis – pourraient curieusement faire écho aux évènements actuels. Citons Hou, hou méfions-nous, titre sans pitié pour les flics qu’endosse brillamment Nicolas Bacchus, ou En groupe en ligue en procession, par Zora. Sa voix donne envie de danser comme le font souvent les chansons de Thomas Pitiot, leurs rythmes africains, où excellent ses musiciens, les fidèles Michel Kanuty aux claviers et Yvan Descamps à la batterie présents sur cet album. Rappelons que cette chanson est une réponse aux mots de Brassens dans Le pluriel, « sitôt qu’on est plus de quatre on est une bande de cons ».
Nos Enchanteurs - L’empreinte Ferrat sur cet excellent disque
..... Là, c’est l’Océan-nomade (de Thomas Pitiot) qui préside à cette assemblée. Et forcément c’est différent. Pas de requins du showbiz ici, que des gens qui savent pourquoi ils sont ici et chantent Ferrat. Je ne dis pas que seul Michel Bühler puisse chanter La complainte de Pablo Neruda comme ici, mais encore faut-il savoir qui est Neruda et s’inscrire quelque peu dans les vers du poète. Ce disque, ces quinze titres, sont tant une succession de (belles) surprises que d’évidences. Thomas Pitiot chante Ma France, Imbert Imbert La montagne, Julie Rousseau Maria, Jérémie Bossone Potemkine, Nicolas Bacchus Hou hou méfions-nous, Jules Nuit et brouillard, Tedji Le bruit des bottes, Mao Sidibé Ma môme… Et Wally, oui Wally !, y chante L’amour est cerise ! Eux et Zora, Balthaze, Florence Naprix, Valéria Altaver, Viviane Arnoux. « L’empreinte Ferrat… Des mots sur les murs de la ville, des musiques qui murmurent dans nos vies, les chants de Jean Ferrat sont des repères toujours vivants, des roses des vents. Pour un temps, nous avons voulu mettre nos pas dans les siens, à la croisée de nos divers chemins, pour célébrer collectivement ce qui constitue un éternel témoignage chanté. Toutes nos voix en mosaïque qui empruntent ses mots et ses musiques, pour un public d’hier et d’aujourd’hui, pouvoir encore chanter pour lui que c’est beau, c’est beau la vie ».
PRIX MOUSTAKI
Hexagone - Prix Moustaki, les finalistes
Les demi-finales de la neuvième édition du Prix Georges Moustaki se déroulaient hier, mardi 8 janvier 2019, à la Manufacture Chanson à Paris. A l’issue du scrutin, voici la liste des sept finalistes qui se retrouveront sur la scène du Centre Malesherbes Sorbonne, le 7 mars 2019. Le Président de cette édition 2019 est Jean Guidoni (présent lors des 1/2 finales). Le parrain est Aliose.
THIERRY SECHAN
Culturebox - Mort de l'écrivain et parolier Thierry Séchan, frère du chanteur Renaud
L'écrivain et parolier Thierry Séchan, a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à son domicile à Paris, ont annoncé à l'AFP ses frères, le chanteur Renaud et son jumeau David.
"Renaud et David Séchan, ses frères, ainsi que ses trois filles Olivia, Lou et Lila me chargent de vous annoncer avec une grande tristesse que Thierry Séchan est décédé à l'âge de 69 ans à son domicile parisien de mort naturelle", indique le communiqué familial, transmis par l'avocat de Renaud, Me Stéphane Loisy.
HUBERT LENOIR
France Inter - Excentrique et haut en couleurs, Hubert Lenoir débarque en France.
Après un passage remarqué aux Transmusicales de Rennes cet hiver, Hubert Lenoir s'apprête à sortir son premier album « Darlène » en février.
De son vrai nom Hubert Chiasson, Hubert Lenoir a 23 ans et il est auteur, compositeur et interprète. Il a grandi à Beauport en banlieue de la ville de Québec. S'il est encore inconnu chez nous, ce n'est pas le cas dans sa belle province, où son album déjà disponible, connait un joli succès.
VICTOIRES DE LA MUSIQUE
France Inter - Être "révélation" aux Victoires de la Musique, un vrai tremplin ?
Six jeunes artistes ont été nommés mercredi soir dans les catégories "révélations", pour les 34èmes Victoires de la Musique, qui auront lieu le 8 février prochain. Pour certains artistes, la cérémonie s'est avérée être un premier pas vers une longue carrière.
Elles font partie des catégories les plus en vue aux Victoires de la Musique : les révélations, réparties en deux catégories (« Révélation scène » et « Album révélation »). Cette année, pour la 34e cérémonie des Victoires, six jeunes artistes ont été nommés pour les « révélations » : Tim Dup, Clara Luciani et Thérapie Taxi pour les "révélations scène", et Angèle, Foé et Roni Alter pour "l'album révélation".
France Inter - Découvrez les nominations des Victoires de la Musique 2019
Le 8 février prochain, la Seine Musicale accueillera la 34e cérémonie des Victoires de la Musique, diffusée en simultané sur France 2 et France Inter. Dès aujourd’hui, découvrez les artistes nommés dans les différentes catégories.
C’est le grand rendez-vous annuel de la musique francophone : le vendredi 8 février se tiendra la 34e cérémonie des Victoires de la Musique, diffusée en direct sur France 2 et France Inter en direct de la Seine Musicale, à Boulogne-Billancourt.
Qui succèdera à Orelsan et Charlotte Gainsbourg en tant qu’artistes masculin et féminin de l’année, à Juliette Armanet et Gaël Faye pour les prix des révélations, et à “Dommage” de Bigflo et Oli au titre de la chanson de l’année ? Les nommés ont été révélés ce mercredi au Casino de Paris.
ANNE SYLVESTRE
Nos Enchanteurs - Anne Sylvestre, en ce dernier jour de l’année
France-Culture, France-Musique, Télérama… les médias culturels semblent (enfin) redécouvrir Anne Sylvestre. Et c’est tant mieux. Ainsi ses 60 ans de chansons (un de plus depuis la parution de sa dernière intégrale discographique (1) ) ne tombent pas dans l’oreille d’un sourd. Car il faudrait l’être, sourd ou malhonnête, pour ne pas savoir le chant étonnant – et persistant – de cette dame à l’œuvre remarquable qui pourtant vit à l’ombre des médias, dans une indifférence suspecte. Dans l’ombre des grands de la chanson, dont on peut affirmer qu’elle est l’égale. Mais Anne Sylvestre est « juste une femme » et ses chansons de bon sens, de grande intelligence, à la fibre féministe affirmée, ne peuvent accéder à des médias bien trop frileux.
ANNA MARLY
France Inter - Anna Marly, compositrice et créatrice du Chant des Partisans
Anna Marly composa le "Chant des Partisans" et "La Complainte du Partisan" puis s’en est allée loin des chemins du succès, quittant la France en 1947 pour n’y revenir que rarement. C’était un oiseau sur la branche. Elle aimait marcher dans le vent, son inséparable guitare sur l’épaule...
Anna Betulinsky naît en 1917 à Saint-Pétersbourg pendant la Révolution russe au cours de laquelle son père est fusillé. Au début des années 20, contrainte à l’exil, la mère d’Anna rejoint la France en emmenant ses deux filles et leur gouvernante. Celle-ci fait cadeau à Anna d’une guitare dont la jeune fille ne se séparera jamais.. En 1934, Anna intègre les Nouveaux Ballets de Monte Carlo, héritiers des légendaires Ballets Russes. De retour à Paris, elle est admise au conservatoire où elle travaille assidûment le chant.