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mardi, 04 août 2020

Noémie Brigant, L'eau a effacé le tableau

Je fabrique des chansons... ça a commencé à cinq ans. Par imitation. Tout se fait par imitation. Alors comme ça, j’ai imité ma sœur. Je trouvais qu’elle avait une belle voix. Elle chantait « un homme heureux » au piano. Moi, ça me rendait triste. Mais pas le triste de l’affaissement, celui qui lave. Je me suis rendu compte de plein de manières que la chanson faisait ces effets. J’ai compris que dans l’émotion y’a un télescopage, genre de commotion qui nous rappelle que ça bouge à l’intérieur. Ce mots «motion», étymologiquement parlant, c’est: «mouvement », d'où ça part « impulsion » et aussi « insurrection, révolte». Mais aussi, je lis: «deux motions sont nécessaires pour une torsion des fils»…je me suis dit qu’une chanson ne survit que si elle peut venir émotionner, s’entortiller à un autre vivant , qu’une chanson toute seule, elle meurt dans une lente agonie du manque de l’Autre et de sa façon de bouger quand on la lui chante .
J’ai continué, une forme d’insistance maladive, comme le pâté trop près de l’eau que l’on refait perpétuellement. La vague défait, je refait, elle défait, j’y retourne, c’est agréable cette obsession des pâtés de plage. Aujourd’hui, je vous partage ce prototype d’impro. Je fais ça dans ma cuisine avec mon looper , parmi les éponges et les plantes vivaces. Des chansons qui sont comme des pâtés. Qui sont faites pour mourir aussitôt dites. Dans les vidéos on voit pas la mer. La prochaine fois je la mettrai. J’ai récupéré une toile bouillonnante de mer en croûte de sel. Je la mettrais derrière...

21:00 Publié dans | Lien permanent