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mardi, 13 février 2018

L'actualité de la chanson française du 2 au 10 février

Les artistes de la semaine : Colette Magny, Léonard Lasry, Bruno Brel, Pierrick Vivares, Serge Lama.....

COLETTE MAGNY

Nos Enchanteurs - Colette Magny : on n’a pas tous les jours vingt ans

.... Qui se rappelle que Magny, au sortir d’un triomphe à La Contrescarpe puis d’un passage remarqué au Petit conservatoire de la Chanson se hissa au hit-parade de Salut les copains puis fit l’Olympia au même programme que Sylvie Vartan. Magny y vole le show, et la vedette à la jeune chanteuse, remportant là un triomphe inattendu. Mais y’a comme erreur sur l’étiquette… Car son premier disque ne laisse place à aucune ambiguïté : si l’elliptique Mélocoton nous parle d’enfance, deux reprises de Bessie Smith signent le blues de Magny, et le quatrième titre ce qui sera la dominante de l’œuvre de cette dame : la politique. C’est Co-opération : « Lorsque l’humanité sera enfin sage / Nous passerons de la compétition dans l’individualisme / A l’individualité dans la co-opération. » Le ton est donné : jamais plus il ne variera. Son chemin était tout tracé dans le métier où elle serait la chanteuse Bleu blanc blues. Elle qui venait déjà de fuir le trajet trop balisé d’une carrière de fonctionnaire n’allait pas repiquer au truc et docilement (!) faire là où on le lui demandait. Qui matera Magny n’était pas, n’était plus né. Quitte à avoir un micro, autant gueuler et c’est ce qu’elle fit. Elle le paya au prix fort, mise en quarantaine et pour toujours des sunlights.

PIERRICK VIVARES

Claude Févre - Ȼôme / Pierrick Vivares, Oser encore… Plus loin…

Oser encore… Avec ce troisième album Pierrick Vivarès tente des  paris un peu fous. Regardons-le un instant aller de porte en porte, chanter une chanson chez de braves gens qui ne l’attendent pas. Chanson d’appartement, en vrai !

Regardons –le changer de nom, orienter plus encore son univers musical, déjà amorcé dans son EP, Ph[o]enix, vers l’approfondissement  ce que l’on peut nommer une quête identitaire. La sienne, la nôtre.

En somme il nous désoriente, offrant à nos oreilles et nos idées une forme de paradoxe. Quand l’habillage sonore électrique emprunte résolument aux sons pop rock, et que  le banjo comme la « lap steel » guitare ne sont pas loin de nous entraîner vers la country, résolument dansante, dynamique, énergique,  les textes, eux, ne cessent d’approfondir un cheminement intime, très intérieur, profond…

DAPHNE

Mandor - Daphné : interview pour Iris Extatis

Ça fait longtemps que je suis fasciné par le monde merveilleux de Daphné. Il me semble avoir été le tout premier journaliste musical à l’avoir interviewé pour son premier album, L’émeraude, pour le magazine des magasins Virgin. C’était en 2005. Elle était encore timide mais résolue. Déjà, son univers mystérieux et féerique m’envoûtait. Elle était habitée par une vision singulière comme on n'en entend que trop rarement. Sur ce premier disque, violoncelles et autres arrangements de cordes fantasmagoriques portaient une voix fragile, mélancolique et remuante qui délivrait des textes intenses. Cinq albums plus tard, Daphné reste la même… en mieux. Avec Iris Extatis, le charme continue d’opérer.

LEONARD LASRY

RFI - La ligne pop de Léonard Lasry

Grâce à un quatrième album foisonnant, Avant la première fois, le chanteur parisien semble avoir trouvé sa voie au large de la pop et de la variété orchestrée. Et quand il n’est pas derrière le micro, Léonard Lasry compose pour la mode et travaille pour la marque de lunettes qu’il dirige avec son frère aîné. Rencontre.

En ce mois de janvier, le Café de Flore est bien rempli. Léonard Lasry nous attend à l’étage, dans une salle plus au calme. Le chanteur est un habitué des lieux, où il vient parfois le matin. Si l’institution de Saint-Germain-des-Prés est désormais un repère pour les touristes en visite dans la capitale, elle dégage un charme suranné.

LES VICTOIRES DE LA MUSIQUE

Interminable et poussive, la 33e édition de la cérémonie a affirmé la domination de la culture hip hop sur la production française.

Le palmarès de ces Victoires de la musique marquera un tournant. On imaginait que celui-ci refléterait la disparition inéluctable des frontières entre les genres. Cela a été le cas, bien au-delà des prévisions. En 2018, le vote des professionnels aura été une leçon de représentativité accrue de la réalité des usages.

Après avoir circonscrit «les musiques urbaines» à une seule catégorie, de plus en plus décriée au fil des années, les suffrages leur ont donné une belle longueur d'avance.

33eme Victoires de la Musique 2018,
Bien sûr Michèle Bernard ou Monique Brun n’ont aucune chance d’être nommées Artistes de l’année aux Victoires de la… quoi ? de la Musique. La première a dû se contenter d’un plus confidentiel quoique très prestigieux Prix Charles-Cros 2016 du  meilleur album (pour la quatrième fois), après avoir aussi été récompensée en 2013 pour son spectacle. Cependant dans ce millésime nous trouvons nommés quelques artistes que nous suivons régulièrement ou remarquons au passage, tel Bernard Lavilliers, Gauvain Sers, Catherine Ringer, Mathieu Chedid, Aliose, Gaël Faye, Fishbach, Albin de la Simone, qui paraît bien étrange avec sa délicate chanson d’amour entre MC Solaar et les Brigitte… Même Orelsan et Lomepal en musique urbaine…
 
 
Le rappeur de 35 ans a remporté vendredi soir sur France 2 trois Victoires, dont celle de l'artiste de l'année, lors d'une cérémonie qui a également récompensé Charlotte Gainsbourg.
 
Et un, et deux, et trois trophées. Orelsan a fait un sans faute, vendredi soir, aux Victoires de la musique : artiste de l'année, clip de l'année et album de musiques urbaines, appellation pompeuse pour parler de rap, de hip-hop. Un style enfermé dans une case, une seule pendant longtemps, mais qui a défoncé des portes, est passé par la fenêtre pour être désormais partout.
 
 
Les 33e Victoires de la musique ont sacré le rap français et son nouveau chef de file Orelsan, auteur d’un triplé et désigné artiste masculin de l’année, vendredi lors d’une soirée dédiée à Johnny Hallyday qui a également couronné pour la première fois Charlotte Gainsbourg.

SERGE LAMA

Culturebox - Serge Lama à l'Olympia : "Je suis fragile, sur scène j'ai peur tous les soirs"

Serge Lama a repris la route pour une tournée qui passera par l'Olympia du 9 au 14 février. L'auteur de "Femmes, femmes, femmes" et de "Je suis malade" était l'invité de Laurent Delahousse dans 20h30 le dimanche. De la gloire aux Victoires de la musique, de l'accident à Brassens, Il revient sur les moments forts d'une carrière de plus de cinquante ans.

Serge Lama aura 75 ans le 11 février. Une date dans le calendrier qui n'altère pas son plaisir de chanter : "J'ai encore ce désir de chanter qui est un besoin viscéral chez moi et qui est lié au besoin d'écrire. J'écris tout le temps et il faut que ces chansons aillent quelque part. je suis le seul qui peut les porter."

LIMINANAS

RFI - The Limiñanas, la touche française

Adopté par l’Amérique underground, le rock à l’ancienne de The Limiñanas a séduit les Anglais de Primal Scream comme Anton Newcombe. Produit par le leader du Brian Jonestown Massacre, leur nouvel album, Shadow People, devrait encore faire grandir la notoriété du prolifique duo perpignanais. Guitare fuzz, parlé/chanté en français et culture rock’n’roll profondément ancrée, voilà la recette de l’un des groupes français les plus "fun" de l’époque.

JULIETTE

Culturebox - Juliette - "J'aime pas la chanson" : rencontre avec la drôle et caustique Juliette

A l'occasion de son passage à Toulouse, sa ville natale, la chanteuse Juliette est revenue pour nous sur sa carrière et son envie toujours intacte de composer, écrire et chanter. A 55 ans, elle perpétue la tradition de la chanson "rive gauche". Un style qui fait la part belle à l'humour, au piano et à la qualité de l'écriture. "J'aime pas la chanson" son nouvel album sort le 9 février 2018.

LOIC LANTOINE

Mandor - Loïc Lantoine et le Very Big Experimental Toubifri : interview pour l'album Nous

Grégoire Gensse, jeune homme d’à peine 30 ans est mort l’année dernière. Il était le compositeur du Cirque Plume. Il était aussi à la tête du Very Big Experimental Toubifri Orchestra, fanfare iconoclaste de dix-huit musiciens. Un jour Gensse a rencontré Loïc Lantoine… et l’osmose fut parfaite. En 2015, un spectacle autour de l’univers de ce dernier, mêlant d’anciennes et nouvelles chansons, tout en y ajoutant quelques morceaux inédits créés pour l’occasion, est né. Cette collaboration existe aussi désormais sur disque… et ça déménage !

BRUNO BREL

Nos Enchanteurs - Bruno Brel, retour de flammes

..... Il y a deux décennies, Bruno Brel, accueillant les chansons de son oncle au sein de son répertoire, nous parlait d’héritage et de descendance. L’héritage semble désormais digéré et on peut ne plus pouvoir faire la différence entre ce que chantait l’oncle et ce que chante désormais le neveu, ni dans l’intention ni dans l’intonation, la démonstration. Chassons de suite le mauvais procès instruit par les médiocres : non, un Brel ne clone ni ne singe l’autre, mais les gènes sont identiques et on n’y peut rien. Même si, aux yeux et aux oreilles des chroniqueurs et programmeurs qui ne savent fonctionner que par a priori, le procès est déjà bouclé, le verdict prononcé.

ALICE LEWIS

Télérama - Alice Lewis, Imposture

Passé l’agacement premier (encore une trentenaire qui recycle la pop des années 80 pour nous raconter ses galères amoureuses), on s’est senti gagné par une certaine mansuétude. Ou peut-être par l’habileté d’Alice Lewis. Car, au fond, elle n’est pas la pire représentante de cette vague néo-eighties qui s’étend sur la production française. Et elle, au moins, assume ses influences : autant du côté de Mylène Farmer (qu’il va bien falloir reconsidérer un jour ou l’autre) que des plus chics Elie et Jacno. Est-ce donc une « imposture » que ce disque ? Pas tant que cela…

OLIVIER RECH

Nos Enchanteurs - Olivier Rech, au cœur du monde

En l’appelant Engagé engageant, Olivier Rech nous avait prévenus : son album allait faire le tour de ses préoccupations, et tenter de faire la synthèse de toutes les causes auxquelles il est sensible, et pour lesquelles il s’est déjà impliqué dans sa vie d’homme et d’artiste. C’est le leitmotiv de sa première chanson, sur une musique folk plutôt dansante, Le monde a du souci. Engagements écologiques, défense du patrimoine, respect des animaux, soutien aux combats contre les maladies parsèment sa carrière. En quelque sorte mettre en chansons ses engagements, tout en gardant l’aménité qu’on lui connaît. C’est tâche difficile, si l’on veut que l’ensemble ne soit pas réductible à un ensemble de bons sentiments, ni à une suite de tracts militants.

 

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