Web Analytics

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

« Brel, Julien Clerc, Renaud et Bénabar dans l'actualité de la chanson française, les 4 et 5 octobre (mise à jour) | Page d'accueil | Matthieu Côte chantait Tu as vingt ans »

dimanche, 05 octobre 2008

Orly Chap – Ma Lueur Clown

Biographie

« S’il y a de la place pour les sales gueules, pour les beaux monstres… »

Ceux qui ont vu Orly Chap en concert savent combien elle est indomptable. Orly sait rugir ou caresser, comme un fauve qui sort ses griffes. Voix sauvage, univers hors format et fièvre rock’n’roll : voici une chanteuse qui ne cherche pas à rentrer dans le rang. Sorti en 2005, Bouille de lune, premier album enregistré après des années de concert, donnait déjà le ton, plein de dérision et de poésie, d’émotions fortes et de fantaisie. En 2008, avec Ma lueur clown, la bretonne confirme quelle est une artiste aussi singulière que passionnée. Le grain de sa voix respire le blues, le vrai, celui qui saisit à la gorge.

Août 2006. Après avoir défendu sur scène les chansons de Bouille de Lune avec une présence stupéfiante (« le public me fait me déchaîner », explique-t-elle) et assuré les première partie d’Arthur H et Dionysos, Orly goûte de nouveau à l’introspection et à la solitude de l’écriture. Pour l’aider à concevoir son deuxième album, elle s’adresse à deux réalisateurs : Côme Aguiar qui jouait de la basse avec elle sur scène, et Fabrice Laureau qui a été ingénieur du son et producteur pour Yann Tiersen, Françoiz Breut ou Herman Düne. Les deux réunis, ils ont l’idée de traiter les chansons d’Orly comme du blues contemporain. Ça tombe bien, Orly a une envie charnelle de jouer plus de guitare que sur Bouille de Lune afin d’exprimer plus directement ce qu’elle ressent. « Je ne suis pas une experte mais j’en joue à l’instinct », témoigne-t-elle.

L’énergie de Ma lueur clown vient d’un parti pris minimaliste : aller à l’essence des chansons en laissant le timbre rauque d’Orly Chap nous emporter dans son monde d’écorchée vive. Les formes organiques et brutes de ce deuxième album s’accompagnent d’arrangements inventifs, construits dans une sorte de fièvre créatrice autour du chant habité d’Orly. Le trio qu’elle a formé avec les deux réalisateurs a pris des allures de laboratoire de recherche sonores: en studio, Côme et Fabrice ont même poussé la spontanéité jusqu’à utiliser le plan de travail de la cuisine pour enregistrer la rythmique de “Les Faits” !

Le résultat ? Un deuxième album qui révèle Orly Chap comme une voix des plus émouvantes du paysage français. Elle fait de la chanson avec un esprit rock : sons volontairement salis et saturés, accords torturés et tension rythmique habillent des compositions qui prônent la différence. Comme l’entêtant “S’il y a de la place”, plaidoyer pour plus de diversité dont Orly Chap partage le duo avec Arno. Deux voix qui ont du chien, soutenues par les musiciens du chanteur belge. Celle d’Orly a manifestement mûri, toujours capable d’envolées qui foutent le frisson (“Raison” sur fond de riffs de guitare nerveux et de handclaps) mais aussi de modulations plus sensuelles autour de mélodies prenantes. Sur sa reprise du “Controversy” de Prince (déjà entonné sur scène), Orly dévoile une facette plus groovy qui n’a rien à envier aux New-Yorkais éléctro-punk de The Rapture. Et puis il y a l’amour, cette chose qui l’anime en permanence et se trouve logiquement sous sa plume. Quand elle le chante, c’est toujours avec une conviction renversante (“Coquelicot” ou “Envie de vivre”) mais aussi beaucoup de dérision (“L’Amour avec un gros tas”, “Folle Dingue”). Elle n’hésite pas à prendre au corps les clichés amoureux (ce qu’elle appelle « l’amour niais ») pour mieux les étreindre, ce qui la rend encore plus attachante. La chanson “Ma Lueur clown” raconte expressément comment l’humour lui permet d’oublier les angoisses. « Il ne faut pas se prendre trop au sérieux. La chanson c’est une expression artistique mais destinée à divertir, amuser, ou faire partager des émotions ». Ce qu’elle réussit avec éclat et âme sur ce deuxième album qui dévoile ses charmes folks comme autant d’arômes différents. Dès la première écoute, Orly séduit.

Ses partis pris créatif et de production la rapprochent de The Dø. Tout comme eux, elle ne rentre dans aucune des cases. Les amateurs d’étiquettes y verront un inconvénient, les autres, un avantage.

 

Sur scène, cet endroit où Orly se sent si bien, une nouvelle vie commence pour les morceaux de Ma Lueur Clown. Avec une formation à la fois capable de subtilité et de prestations énergiques, elle va livrer des versions moins intimistes et plus électriques.

Orly Chap c’est l’engagement du corps d’une Janis, la voix d’une chanteuse du Mississippi sur des textes façon Art Brut.

 

12:08 Publié dans | Lien permanent