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jeudi, 14 février 2019
Claude Févre - Contrebrassens, La princesse et le croque-notes
La semaine qui s’achève ce dimanche devait être placée sous le signe de l’œuvre monumentale, la référence absolue, l’œuvre de Georges Brassens. Par deux fois reprise, avec Les Etrangers Familiers d’abord, au festival Détours de Chant, puis, quelques jours plus tard, dans le théâtre des Grands Enfants à Cugnaux, par Pauline Dupuy, accompagnée de Michael Wookey.
Par deux fois, nous n’aurons pu échapper à notre désir d’écrire, avec cette pensée : lui qui nous apparaît si humble dans les documents radiophoniques ou télévisés, comment aurait-il vécu ces moments de réincarnation de ses grands titres ? Car, dans les deux cas, il s’agit bien de prendre le large, de s’éloigner du maître – comme le fait un jour l’enfant ou le disciple – pour savourer la quintessence de son héritage et mieux y revenir. Pour se nourrir de l’incroyable contenu poétique et mélodique, en faire la matière vivante d’une interprétation renouvelée, recréée.
La surprise est grande, quand on voit pour la première fois cette jeune femme, Pauline Dupuy, humblement vêtue d’une tenue noire, pieds nus, s’emparer des chansons de Georges Brassens avec sa voix claire, détachant chaque syllabe, enlaçant sa contrebasse – une compagne, une vieille amie, « la grosse » ainsi qu’elle la nommera tendrement. Quant à lui, Michael, il suspend d’abord un ballon rouge au portant de son banjo, puis s’assoit face à elle et ne la quittera plus du regard.
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