RFI - Rodolphe Burger, «Avalanche» poétique

Du glitch jazz, du blues, de l’électro, des vibrations pulsionnelles, des craquements troublants et du rock bien sûr. Rodolphe Burger poursuit ses explorations sonores et poétiques avec Avalanche. Un album d’un total atypisme, hanté par la fuite, la mort et le besoin éperdu de contemplation.

Rodolphe Burger aime être là où on ne l’attend pas. Un peu plus d’un an après sa solaire ode au raï teintée de blues de Mademoiselle (avec Sofiane Saïdi et Mehdi Haddab) le chanteur à la voix grave signe Avalanche, un album, beaucoup plus calme, intime, écrit en grande partie à Berlin.

Ce disque « inattendu », pour paraphraser le morceau qui l’ouvre, est né, nous raconte-t-il, d’une proposition de featuring « irrésistible » de deux artistes suisses, le batteur et producteur Christophe Calpini (Mobile in Motion, Alain Bashung), avec lequel Rodolphe Burger a travaillé pour ses derniers albums solo, et Blaise Caillet, fondateur du groupe SKNAIL « Lui aussi une sorte de sorcier de studio », nous confie-t-il, amusé de notre étonnement face à ce contraste.

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Nos Enchanteurs - Manu Lods, collectionneur de vrais bonheurs

À l’étal des bouquinistes et de la chine de son Quai des petits bonheurs, doit y avoir plein de douceurs, de livres et d’objets sympas, des bibelots de rien et de tout, à l’image de ces petits plaisirs qui semblent s’y donner rendez-vous. Toujours est-il que ce disque en est plein. De bonheurs minuscules qui ont grande importance, qui embellissent nos vies, la sienne. Tenez-vous le pour dit, Manu Lods ne veut ni stylo ni cafetière expresso sous le sapin, seulement ses enfants « contre mes joues », parlez-lui de vous, de « ce qui éclaire vos sourires », demandez-lui son avis, racontez-lui ce qui n’va pas. Lods est un modeste, qui dit merci « pour l’air du soir / les squares les balançoires / ces p’tits moments qui n’ont pas d’prix / pour le feu en hiver / pour le sourire de la caissière ». Lui semble avoir compris le prix de la vie.

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Nos Enchanteurs - Agnès Bihl, le quotidien du féminin

Avec Vanina s’en va, Véronique Pestel narrait le siècle d’une femme de combat. Plus modeste dans la démarche (et après avoir déjà enregistré, en 2013, 36 heures de la vie d’une femme), Agnès Bihl nous fait, elle, la somme d’un quart de siècle de la vie d’une femme ordinaire (la sienne, ou pas), aux prises avec le quotidien, ses amours (ou pas) et ses emmerdes : tout ce qui fait modestement mais assurément la marche du monde et dont les historiens se foutent comme de leur première dent.

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Mandolino - Paris Orly « La réserve »

Changement de genre cette fin de semaine pour parler d’un opus différent, un ovni bien intrigant, premier album de Paris Orly, autoproduit, « La réserve« . C’est sorti avec fracas le 1er novembre (jour de Toussaint), voilà, c’est plutôt dark au premier abord. La musique répétitive s’appuie sur des synthés et boites à rythmes vintage, laissant percevoir en arrière fond une voix fatiguée que l’on sent désabusée. C’est le propos de l’album, une recherche sur la perte de sens, la pandémie, le dérèglement climatique, l’uniformisation de la société, et tout l’ennui qui en résulte.

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Usures par Les Mécanos

Nos Enchanteurs - Les Mécanos : la force tranquille !

.... Ils sont dix, tous de Saint-Étienne et alentours, l’exacte frontière entre Oil et Oc, le tracé de deux mondes, deux cultures mais mêmes luttes : cette chorale virile (des physiques de travailleurs de force, peut-être forgerons, garagistes ou scieurs de long) chante en conséquence dans les deux langues. Et visiblement ne chante pas que pour passer le temps : leurs voix sont chargées de mémoire et de justes colères, leur répertoire est à cette hauteur de vue. Avec puissance autant que calme, ce qui est plus encore impressionnant.

RFI - Dodi El Sherbini, les mystères de la pop à la française

Il a connu un succès d’estime il y a quelques années. Dodi El Sherbini publie Ave César, un deuxième disque qui regarde du côté de la variété et de la pop. Entre paroles obscures et gros claviers, le chanteur dévoile un personnage bien singulier qu’il vaut mieux ne pas prendre tout à fait au premier degré.

Il appelle son personnage « Dodi » et en parle à la troisième personne, comme si c’était un autre. Tout au long de notre entretien, celui qui utilise l’alias de Dodi El Sherbini ne se cachera pas vraiment, mais il conservera paradoxalement une part de mystère. On connaîtra tout juste son vrai prénom, Léon, son âge, 48 ans, et des bribes de sa vie. Ce qui est sûr, c’est que ce long garçon élégant a les pieds sur terre et un humour détaché

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